Une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas ce coup-ci à la rencontre d’un client du magasin mais d’un fournisseur. Jusque-là tout va bien, mais en plus de ne pas être client, ce dernier n’est pas non plus ardéchois (deuxième entorse au règlement… aïe !).
Bon, le jeu en vaut tout de même la chandelle car Greg n’est autre que le co-fondateur de Moustache. Marque française de vélos à assistance électrique, devenue LA référence dans l’hexagone, et qui tend à le devenir à l’international. Tout cela en un temps record… Nous sommes allés rencontrer Greg lors de la fête d’anniversaire organisée pour les 10 ans de Moustache à laquelle nous avions été gentiment invités.
Nous voici donc le 16 Mai à Épinal, dans les Vosges (fief de Moustache), en compagnie de Monsieur Greg SAND !
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Grégory SAND, j’ai 41 ans, je suis marié et j’ai deux enfants.
J’ai été diplômé de l’ICN de Nancy en 2003 à la suite de quoi je suis parti un an et demi en Irlande afin de parfaire mon anglais et passer du temps là où j’aime en passer, c’est-à-dire dehors, au grand air. Je suis passionné d’activités outdoor. De vélos, bien sûr, mais aussi de pêche à la mouche, de ski de randonnée et d’alpinisme. La pratique de ces activités a pu m’emmener dans des endroits comme les Rocheuses ou encore la Scandinavie… des lieux de totale connexion avec la nature. Vraiment j’adore ça !
Pour le cursus un peu plus professionnel, quand je suis rentré d’Irlande, au lieu de partir sur des filières classiques (comme la finance) j’ai préféré m’engager dans une PME qui créait et vendait de l’ameublement haut de gamme pour l’hôtellerie. De ce fait, à 24 ans, cela m’a fait beaucoup voyager à travers le globe. Six, sept ans après, mon fils est arrivé et j’ai voulu me recentrer pour ma famille. J’ai donc travaillé sur des projets de reprise d’entreprise puis Jacques, mon expert-comptable, nous a mis en relation avec Manu. Et de là, l’aventure Moustache a commencé.
Nous allons bien entendu parler de cette « aventure Moustache » mais avant cela peux-tu nous dire quelle est ta pratique du vélo aujourd’hui ?
Je pratique le vélo sous toute ses formes, qu’il soit classique (musculaire) ou électrique, de route ou VTT. J’ai beaucoup roulé avant l’aventure Moustache puis il y a eu une période où les moments de roulage étaient surtout devenus des tests de vélos avec Manu. Enfin depuis 3-4 ans je retrouve un bon équilibre, j’arrive à aller rouler sur route ou à VTT avec les copains juste pour le plaisir de rouler et sans que cela soit lié au boulot ! Chaque année je me trouve quelques défis sportifs, notamment sur des triathlons, classiques ou en XTerra. J’y vais avant tout pour l’ambiance que je trouve exceptionnelle…
Et pour rajouter un petit mot, je voudrais dire que grâce à l’électrique, le vélo ne fait plus forcément partie de ma vie mais fait partie de la vie de la famille. Nous partons en voyage à vélo en famille grâce au vélo à assistance électrique et ainsi nous pouvons rouler ensemble sur tous types de parcours.
Pour la petite anecdote, je pense que 80% des personnes de ma famille qui ne faisait pas de vélo avant, roulent en Moustache maintenant…
Nous venons de fêter les 10 ans de Moustache. Peux-tu nous refaire une petite rétrospective ?
Comme je te l’ai dit juste avant, tout a commencé en 2010 quand nous avons été mis en relation avec Manu par Jacques. Nous avons lancé la marque en 2011 parce que nous avions la conviction commune que le vélo ne pourrait se démocratiser que par l’électrique. Nous étions également persuadés que toutes les catégories de vélos seraient concernées.
La première année nous avions 7 vélos à la gamme dont notre iconique Lundi. Notre positionnement était clair et assumé : des vélos qualitatifs et 100% électriques. Nous voulions adresser le vélo à des gens qui n’en faisaient pas !
La suite, tu la connais, tout s’est enchainé : ce que nous avons créé a plu et nous avons dû nous adapter en permanence et rapidement. Aujourd’hui nous produisons un peu plus de 50 000 vélos et sommes 160 collaborateurs, ici dans les Vosges, territoire auquel nous sommes très attachés !
De quelle(s) chose(s) es-tu le plus fier en 10 ans (au niveau de Moustache)?
Je suis bien entendu très fier de ce que Moustache est devenu sur le marché du vélo et du nombre de vélos que nous arrivons à produire. Mais clairement la chose dont je suis le plus fier, et de loin, c’est que la boîte embauche maintenant 160 personnes et que cela reste familial. Quand tu démarres une entreprise, tu ne le sais pas au début, en tout cas tu ne le mesures pas. Tu fais les choses avec la tête dans le guidon mais quand tu te retournes et que tu te rends compte de l’emploi généré, c’est la plus grande gratification que l’aventure moustache m’apporte.
Moustache dans 10 ans ?
Nous souhaitons continuer à nous développer, embaucher encore plus de collaborateurs, peut-être internationaliser le recrutement en vue de l’expansion future. Il faut que nous continuions à innover et anticiper les nouvelles pratiques.
Faisons dans les Vosges ce qui devrait être fait ailleurs. Nous travaillons, et j’espère que cela aboutira, sur des pistes de ré-industrialisation en Europe et en France…
Après, je n’ai pas vu passer les dix dernières années, alors dans dix ans…
Le mot de la fin ?
Je viens tout juste de passer de beaux moments avec des jeunes pour le tournage d’un film sur le vélo et je voudrais dire que le vélo crée des liens. C’est en fait une très belle alternative dans une période de repli sur soi. Un exemple concret : les trajets à vélo permettent plus de rencontre qu’en voiture. Je le vois tous les jours en venant travailler à vélo, on finit toujours le trajet en discutant avec un collaborateur qui fait la même chose. Le vélo est en train de se faire accepter, l’électrique aussi, nous avons un boulevard pour réaliser encore de belles choses…