L’actualité fait que nous avons un désigné volontaire pour notre portrait du mois ! En effet, en ce dernier week-end de juin Nathan CHARRA vient d’être sacré champion de France de VTT Trial dans la catégorie reine des élites. Un maillot bleu blanc rouge qu’il convoitait depuis quelques années et qui lui tend enfin les bras !
Zoom, donc, sur cet ardéchois de 25 ans, sur sa pratique et ses ambitions pour l’avenir…
Peux-tu te présenter et nous dire ce qui t’a amené à pratiquer le trial ?
Je m’appelle Nathan Charra, j’ai 25 ans, j’habite à Saint Julien en Saint Alban, en Ardèche, et je pratique le VTT Trial depuis l’âge de 10 ans.
Je suis sportif de haut niveau, membre de l’équipe de France de VTT Trial et je fais partie du Club Sport Ardèche.
À l’âge de huit-neuf ans, je pratiquais la motocross. Mais suite à des chutes et compte tenu de la dangerosité de ce sport, mes parents ont préféré me faire arrêter et me rediriger vers la moto Trial, qui est un sport avec moins de vitesse. Je me souviens que mon père m’a dit :
« Avant de commencer la moto, ce serait bien d’aller voir une compétition de VTT Trial, car tous les meilleurs mondiaux en moto trial sont passés par le vélo. »

J’ai tout de suite aimé ce sport.
Nous voilà donc partis voir une coupe du monde de Trial. J’ai tout de suite aimé ce sport et j’ai commencé le vélo trial directement après. C’était en 2010, et je n’ai plus jamais pensé à faire de la moto Trial.
Depuis tout petit, j’ai cette attirance pour la compétition et vouloir gagner des titres. J’adore m’entraîner et me faire mal à l’entraînement pour être le meilleur.
Comment arrives-tu à gérer vie professionnelle, entrainement à haut niveau, déplacements… ?

Il faut savoir qu’en VTT Trial ce n’est pas possible de vivre de son sport. Les autres pilotes de haut niveau ne travaillent pas, mais ils se débrouillent pour ne faire que du vélo en faisant des coachings, en créant des marques.
Moi, en revanche, je n’ai pas choisi ce chemin-là. J’ai voulu travailler en même temps pour avoir un appartement avec ma compagne et vivre correctement tout en faisant mon sport.
Ce n’est pas facile tous les jours car je suis employé comme paysagiste dans l’entreprise de mon père à 35 heures/semaine. Puis, tous les soirs, à partir de 18 heures et jusqu’à 20 heures, je suis sur le terrain de Trial pour travailler mes techniques, mes mouvements et progresser au maximum.
Photo : Abel Nury
Tout cela est possible parce que je suis bien entouré.
Je voudrais souligner que tout cela est possible parce que je suis bien entouré. Ma compagne gère beaucoup de choses (les réservations des déplacements, les hôtels, les papiers…).
La musculation est gérée par Xavier Brun, mon préparateur physique, que je vois sur le terrain. Pour la partie cardio et protocole de compétition c’est mon autre entraîneur, Gérard Moulin, avec qui on fait un travail formidable depuis deux ans.
Et puis je me déplace sur d’autres terrains, en France et en Espagne, pour améliorer mes techniques en Trial avec d’autres coachs.
C’est aussi grâce à mes parents et toute ma famille, que je remercie, et qui comprennent mes sacrifices et mon engagement dans ce sport. Sans eux, je ne serai jamais arrivé à ce niveau.


Coupe du monde de Trial 2025 à Valbirse (Suisse)
Photos : Javier Martínez de la Puente/Zubiko Photography
Des idées pour rendre ta discipline plus médiatique ?
C’est vrai que ma discipline n’est pas trop médiatique. Notamment parce que c’est un sport jeune, et qui est difficile, surtout dans les premières années.

Photo : Javier Martínez de la Puente/Zubiko Photography
Il faut savoir que le Trial fait partie de la fédération française de cyclisme (FFC), et de L’union cyclisme internationale (UCI).
Si on arrivait à accéder aux JO un jour, ce serait top
Je pense qu’il faudrait plus de communication sur les différentes plateformes. Il y a des live pour certaines compétitions, qui sont sur YouTube (pour les coupes du monde UCI), mais ce serait bien que se soit diffusé à la télé. Certains pilotes ouvrent des chaînes YouTube sur lesquelles on peut les suivre.
Puis si on arrivait à accéder aux JO un jour, ce serait top au niveau médiatique.
Comment et où pratiquer le trial pour un jeune ?
En France, il y a des clubs dans chaque région. Pour ce qui est de l’Ardèche, après ma victoire au championnat du monde junior en 2017, on a décidé avec mon père, un associé et moi de créer notre club de trial/VTT à Saint Julien Saint Alban, Vélo St Ju 07. Les jeunes ardéchois y sont les bienvenus.
Il y a tous les niveaux. En plus, le terrain de trial vient d’être refait à neuf avec des zones de Trial et un petit pump track, donc c’est parfait pour commencer. Les entraînements ont lieu tous les mercredis à partir de 17h30. Et puis on a aussi ouvert une session VTT pour les enfants le samedi après-midi.





Photos : Abel Nury
Tes projets/ambitions pour la suite ?
Continuer le Trial tant que je me fais plaisir sur le vélo
Mon objectif est de continuer le Trial tant que je me fais plaisir sur le vélo, en compétition et aux entraînements. Je pense que c’est la clé pour être performant.
J’aimerais bien essayer d’aller chercher un podium en coupe du monde et en championnat du monde.


Le mot de la fin ?
Le sport de haut niveau procure des émotions uniques et des découvertes. Avec du travail, de l’acharnement et de la rigueur, tu peux réaliser tes rêves.
