On ne pouvait pas évoquer nos ateliers certifiés Shimano sans donner la parole à Rémi, notre « monsieur Shimano » en interne. Toujours à l’affût des nouveautés (et pas seulement celles de Shimano), il prend le temps de les comprendre et de les tester. Rémi est un mécanicien émérite qui a traîné ses clés dans les paddocks d’enduro moto (équipe Honda ORC Enduro pour le championnat de France et quelques manches du championnat du monde), puis au sein de l’équipe de France, notamment lors des Six Jours d’Enduro.
Plus récemment, il a aussi été sollicité pour apporter son soutien mécanique lors de l’élection du VTT X-Country de l’année avec VTT Mag. Mais surtout, il a participé aux derniers « championnats de France des mécaniciens » organisés par Shimano.

Si nous avons la reconnaissance d’être Shimano Service Center, c’est en partie grâce à Rémi et à sa capacité à trouver une solution aux problèmes qui semblent insolubles. Il aime relever les défis et chercher, longtemps s’il le faut, pour dénicher la solution technique.

Ah oui, aussi : si vous le croisez, ne croyez pas tout ce qu’il raconte ! Rémi est un grand facétieux, adepte du second degré.

Tu peux te présenter, nous dire comment tu es arrivé là ?

Je suis né à Aubenas en 1996, deux ans avant la victoire des Bleus à la Coupe du monde de football. C’est aussi l’année où Jérôme Chiotti devenait champion du monde de VTT X-Country !

À l’école, j’étais plutôt bon mais pas vraiment motivé par les longues études. Alors, après un petit calcul financier et attiré par le motocross, j’ai décidé de partir en apprentissage mécanique moto. C’était une bonne solution pour entrer rapidement dans la vie active… et financer ma première bécane !

Cette première phase de formation a duré 6 ans. J’étais à l’école à Livron puis à Grenoble le samedi, et j’ai travaillé à Tain-l’Hermitage puis à Aubenas. Ces années m’ont donné des bases solides en mécanique.

Crédit photo : FFM

Un coup de fil d’Edmond Gayral, alors gérant d’AMC7, a lancé la deuxième phase de mon parcours

Je n’ai jamais trop quitté l’Ardèche. À la fin de ma formation, il a fallu me lancer dans le monde du travail. Étonnamment, un coup de fil d’Edmond Gayral, alors gérant d’AMC7, a lancé la deuxième phase de mon parcours : il cherchait un mécanicien pour compléter l’équipe à Maisonneuve. J’ai décidé de tenter l’expérience. J’ai alors été formé par les mécaniciens de l’époque.

En 2020, AMC7 parlait d’ouvrir un second magasin et un atelier à Aubenas. J’y ai vu une opportunité de mettre mon expérience à profit, en participant à l’élaboration d’un atelier pratique et efficace, et au lancement de l’activité réparation et entretien à Aubenas.

Aujourd’hui, on peut dire que je suis dans la « troisième phase » : une formation continue. Dans notre métier, il faut apprendre tous les jours.

Quelle est ta pratique du vélo ?

Très intense… (rire).

Avant mon apprentissage, je n’avais jamais vraiment pratiqué de sport cycliste. J’utilisais le vélo comme beaucoup d’ados à la campagne : pour aller voir mes copains, et parfois sauter un tremplin bricolé avec une planche de coffrage ! Ma vraie pratique s’est développée avec mon arrivée au magasin.

Issu de la moto, je me suis naturellement tourné vers le VTT électrique : je retrouvais le plaisir de rouler sur les chemins de moto autour de chez moi, mais différemment. Ensuite, grâce à l’effet de groupe au magasin, j’ai touché un peu à tout : route, gravel, VTT enduro « musculaire »… Avec les collègues, on s’était même chauffés à monter une équipe pour participer à l’Epic Enduro.

Je ne suis pas du genre à m’entraîner de manière acharnée, mais j’adore me fixer des défis qui m’obligent à m’investir et me dépasser.

Ce que j’apprécie particulièrement, ce sont les randonnées locales. On rencontre du monde, on profite des ravitos… et on rigole bien ! Ça colle bien à ma personnalité.

 

J’adore me fixer des défis qui m’obligent à m’investir et me dépasser.

Quel est ton rôle au sein d’AMC7 ?

Je gère l’atelier d’Aubenas, et je suis aussi référent technique au niveau global. Comme j’aime chercher et me former par moi-même, les collègues me sollicitent souvent pour un appui technique, que ce soit sur une nouveauté ou une évolution technologique.

Peux-tu nous dire quelques mots de l’évolution que tu mets en place concernant les services atelier ?

Pour faciliter l’entretien des suspensions de nos clients, je développe un atelier dédié. Ça permettra de réduire considérablement les délais : environ une semaine, contre trois en moyenne quand il faut les envoyer.

Attention, on parle bien d’entretien : on respectera les instructions des constructeurs et on ne se prétendra pas « préparateurs » ou « sorciers ». L’objectif est de garantir aux pratiquants un matériel fiable et durable.

Ce projet est en réflexion depuis un moment. J’ai anticipé en me formant auprès des constructeurs (surtout RockShox et Fox). Mais mettre en place un tel service demande du savoir-faire, des outils spécifiques et un certain investissement.

C’est un nouveau challenge, prenant, mais je suis fier de pouvoir bientôt proposer ce service. Et au-delà de l’entretien, cela permettra de mieux comprendre les suspensions, d’aider les clients à les régler en fonction de leur pratique et selon le terrain sur lequel ils roulent… Bref, de mieux les conseiller.

Beaucoup de jeunes (ou moins jeunes d’ailleurs) veulent se lancer dans une formation de technicien cycles. As-tu des conseils à leur donner ?

Démerdez-vous… (rire).

Plus sérieusement, avoir des bases en mécanique générale aide beaucoup. Il ne faut pas vouloir brûler les étapes. Quand j’étais à l’école, un prof nous disait : « Aujourd’hui on vous apprend à réparer des motos, mais un vrai mécanicien doit savoir réparer une moto, une voiture, une machine à laver… ». Et il avait raison.

« … un vrai mécanicien doit savoir réparer une moto, une voiture, une machine à laver… ».

Il faut être curieux, surtout qu’aujourd’hui il est très facile de trouver du contenu. Et il faut pratiquer. Faire du vélo pour comprendre la mécanique du vélo, ressentir le terrain pour mieux saisir l’aspect technique derrière.

Le mot de la fin ?

Depuis mon arrivée à AMC7, j’ai vu évoluer le vélo (à mon niveau) : les disques sur les vélos de route, la démocratisation des transmissions électriques, beaucoup d’évolutions dans les écosystèmes pour VAE. Quand je suis arrivé, nous étions deux à l’atelier de Maisonneuve, et la partie location était assez archaïque. Aujourd’hui, la location s’est énormément structurée (plus d’infrastructures, plus de vélos, des logiciels de gestion…) et l’atelier compte entre 7 et 8 personnes sur les deux magasins.
Le milieu évolue sans cesse et nous surprend toujours. Parfois, on a hâte de connaître la suite… Un troisième magasin ? Une semi-remorque pour un team en Coupe du monde de descente ? Une équipe au Tour de France ?

Crédit photos : Shimano