Pour coller à la thématique, notre portrait n’est pas un cycliste mais un de nos partenaires. Son job : réparer des vélos cassés. Plus précisément des cadres en carbone (cassés, fissurés…).

Beaucoup de nos vélos sont maintenant construits en carbone, un matériau qui permet de conserver une machine légère avec un haut rendement et du confort si on le souhaite. Or, le carbone est souvent montré du doigt car considéré comme un matériau impropre et polluant !

Mais voilà, si le malheur arrive et que vous vous retrouvez avec votre cadre en carbone fissuré ou cassé, grâce à la société Art Méca, il n’est pas nécessaire de le mettre à la poubelle et de réinvestir dans un vélo neuf et onéreux. Pour eux, le carbone n’a aucun secret. Ils réparent et repeignent votre cadre et vous le rendent à l’identique.

Nous avons la chance que cette société soit installée non loin du magasin (à Molières sur Cèze, dans le Gard) et nous nous y rendons fréquemment pour venir au secours de cadre malades… Aujourd’hui en amenant un cadre cassé à cause d’une mauvaise chute, nous rencontrons Cyril ROBERT pour quelques petites questions.

Peux-tu nous faire un peu l’historique de la société ?

Nous avons commencé il y a 21 ans (hier quoi !), en construisant des protections de carters pour les motos de piste. Nous étions les pionniers dans ce domaine et avons apporté des solutions concrètes pour le bon déroulement des courses : lors d’une chute en course, nos produits permettaient de ne pas faire arrêter la course pour un oui ou pour un non. Car un carter éclaté, c’est de l’huile sur la piste et un arrêt de la compétition. Bref quelque chose de contre-productif en quelque sorte ! Suite à ça, la fédération nationale a décidé de rendre ces équipements obligatoires et ça ne s’est pas arrêté là, la fédération internationale (FIM) a suivi… À ce moment-là, des grosses boîtes se sont mises sur le coup et les motos étaient équipées de série de ces équipements. Nous ne pouvions plus suivre, en fait nous n’avons même pas essayé. Nous avons arrêté le développement sur les motos récentes et nous sommes concentrés sur les machines d’avant 2010.

Comment êtes-vous arrivé au vélo ?

Ayant stoppé notre développement pour la moto de piste, nous nous sommes portés sur une autre branche. Nous avons donc décidé d’apporter une offre de réparation pour les cadres et fourches de vélos en carbone. Nous avions développé une certaine expertise dans la maîtrise du matériau et nous avions un peu une culture de la casse !

Quels types de réparations traitez-vous ?

Sur un cadre, presque tout, nous n’avons pas de limite ! Réparer du carbone est plus facile que réparer de l’aluminium. Surtout que le jeu en vaut souvent la chandelle. Quand un client casse un cadre à 2000€, voir plus, plutôt que de jeter et remplacer, il est possible pour quelques centaines d’euros de repartir avec un cadre re-conditionné et aussi costaud qu’avant. Notre offre va en plus jusqu’à refaire la déco comme à l’origine, ni vu ni connu.

Pour compléter la question, nous ne faisons pas que des réparations mais sommes aussi capables d’expertiser les cadres. Nous avons développé une machine (un banc de test) recréant les contraintes qu’un vélo peut subir et nous sommes ainsi capables d’analyser à un instant T si un cadre est défaillant ou pas. Cela garantie en quelque sorte nos réparations, mais cela peut aussi servir à une expertise sur un vélo après accident alors que rien n’est visible. Et vraiment, sur des kits cadre à moins d’un kilo, à l’heure actuelle, il vaut quelquefois mieux s’assurer de la bonne fiabilité de l’engin…

Nous aimons apporter un gage de fiabilité et la notion de contrôle est très importante chez nous. D’autres sont aussi capables de réparer, mais de là à vous apporter la preuve que ce qui a été fait encaissera toutes les contraintes subites ?

Enfin, nous avons de plus en plus de demandes pour des modifications ou des peintures personnalisées. Ces dernières viennent soit de clients qui ont un attachement sentimental à leur vélo, soit d’équipes professionnelles.

Peux-tu nous donner quelques chiffres ainsi que votre rayon d’action ?

Nous réparons entre 400 et 600 cadres par an et sommes entre 6 et 8 à travailler dans l’entreprise. Nous avons des clients (particuliers ou professionnels) qui viennent de toute la France.

Cependant notre activité ne se limite pas qu’aux cadres de vélos. Nous travaillons et développons des produits pour d’autres sports et d’autres loisirs ou encore dans le domaine de la défense, mais là c’est secret…