12 ans !

12 ans déjà que Pat’ évolue dans l’univers d’AMC7 et d’Ardèche Vélo en tant que moniteur et guide VTT ! C’est l’un de nos piliers pour les randonnées accompagnées. Il connaît le Sud Ardèche comme sa poche et a vu l’évolution du VTT depuis ses débuts dans les années 80.

Alors, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, et même pour ceux qui le supportent depuis tout ce temps, on s’est dit qu’un petit tour d’horizon du personnage s’imposait !

« Ce sont vraiment les rencontres qui ont fait basculer les choses dans le bon sens. »

Peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton parcours ?

J’ai toujours été attiré par le sport en général. Quand j’étais jeune, j’ai touché à pas mal de disciplines : rugby, judo, sports co… Mais au moment de choisir une voie pro, je me suis tourné vers l’hôtellerie-restauration. J’ai intégré une école hôtelière près de la frontière suisse et ça a lancé une aventure de 26 ans dans ce domaine !

J’ai pas mal bougé pendant ces années-là, en occupant différents postes : chef de cuisine, chef pâtissier, responsable de restos référencés au guide Michelin…

Pour ce qui est du VTT, je l’ai découvert au Moyen-Âge : la fin des années 80 ! À l’époque, pas de suspensions et des freins cantilever… qui freinaient surtout si tu visais un arbre. C’était dans le Bugey, un coin bien humide, donc tu imagines toute l’efficacité du freinage !

 

Avec les copains, on faisait toutes les courses locales du coin : la Transbugésienne, l’Ambaroise… la plupart n’existent plus aujourd’hui. Et puis un jour, après avoir économisé, je me suis offert le vélo qui faisait rêver à l’époque : un Sunn Revolt.

J’ai rejoint le club de Ceyzériat où on avait monté une école de VTT pour rajeunir la moyenne d’âge. À l’époque, les clubs étaient loin d’être aussi structurés qu’aujourd’hui. C’est là que j’ai passé mes premiers brevets fédéraux, et c’est probablement ce moment qui a planté la graine de l’idée :

« Et si j’en faisais mon métier un jour ? »

 

Comment cette passion est devenue ton métier, et comment t’es-tu retrouvé en Ardèche ?

Après avoir bossé comme chef dans différentes stations de montagne (Val d’Isère, Les 2 Alpes, Morzine…) ce qui me permettait de rester proche des sports de nature, j’ai découvert l’Ardèche pendant des vacances au Mas de Rivet à Barjac.

C’était un centre de test pour la marque Kona à l’époque. Et je pense que ce séjour a été un vrai déclic. L’envie de changer de vie, de me poser, est née là.

En 2008, on a posé les valises à Labastide de Virac. Enfin… en pointillés au début, car je continuais à bosser en cuisine l’hiver à Morzine. Mais deux ans plus tard, c’était acté : on restait ici.

Très vite, j’ai proposé mon aide bénévolement au club VTT de Vallon Pont d’Arc (le VCPV). Et c’est là que j’ai rencontré Fred Leyris (voir son portrait) et Edmond Gayral (et le sien). Ces deux-là ont joué un rôle clé dans ma reconversion : ils m’ont poussé à passer le BPJEPS VTT, le diplôme qui allait me permettre de faire de cette passion mon métier.

J’ai intégré le CREPS de Vallon en 2013 pour suivre la formation, et depuis, j’exerce en tant que pro : avec les clubs locaux (VCPV et CSN – Chassezac Sport Nature), la structure privée Ardèche Vélo, et aussi pour mon propre compte.

Finalement, ce sont vraiment les rencontres qui ont fait basculer les choses dans le bon sens.

 

Tu aurais des conseils pour quelqu’un qui voudrait se lancer dans ce type de projet ?

Déjà, il faut être passionné, ça c’est la base. Et comme dans beaucoup de métiers-passion, il ne faut pas compter ses heures. Ensuite, il faut prévoir un minimum sur le plan financier. Ce n’est pas parce qu’on a le diplôme en poche qu’on remplit direct son agenda.

Et puis, c’est super important de se créer un réseau. C’est un petit monde, tout le monde se connaît plus ou moins, et on bosse souvent ensemble.

Et surtout : il faut être exemplaire, dans ce qu’on fait et dans la manière de le faire. C’est aussi ça, être moniteur VTT.

 

Tu as vu des choses évoluer depuis tes débuts ?

Ah oui, clairement !

Dans les clubs, c’est le jour et la nuit comparé à l’époque où on avait monté notre école de VTT dans le Bugey. Aujourd’hui, les dirigeants de clubs ont compris l’importance d’avoir des moniteurs pros pour encadrer aux côtés des bénévoles. Même si je souhaite dire que les bénévoles restent essentiels. Sans eux, rien ne tournerait.

Sur l’encadrement en général, je dirais que l’état d’esprit reste le même : on veut faire découvrir, faire plaisir.

Mais il y a eu un vrai tsunami : le VAE (le vélo à assistance électrique). Ça a tout changé. On met aujourd’hui des gens sur un vélo qui n’y seraient jamais montés autrement ! La pratique est devenue grand public, plus accessible, moins élitiste.

 

Tu ne penses pas à ralentir ou changer de voie avec les années ?

Changer de voie ? Ah non, sûrement pas !

Et pour ce qui est de ralentir… Tant que je me sens bien physiquement et que j’ai la tête dans le bon état d’esprit, je continue. Et si vous me supportez encore un peu, moi je suis partant !

Et puis, vive le VTTAE, ça aide à rallonger la carrière.

Un mot de la fin ?

Fais de ta passion ton métier, et tu n’auras plus jamais l’impression de travailler !

Confucius

 

 

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